Callac-de-Bretagne est un des berceaux de la Résistance FTP dans le département, plusieurs Callacois furent arrêtés par des gendarmes français et internés à Châteaubriant dans la Loire-Inférieure dès 1941 (1).
Dans la nuit du 8 au 9 avril 1944, le dimanche de Pâques, (dimanche comme dans la plupart des rafles), vers 2 heures du matin, les Callacois sont réveillés par des bruits de camions, des cliquetis d'armes et des bruits de bottes. Des feldgendarmes, des soldats allemands ainsi que des miliciens autonomistes de la Bezen PERROT soit environ 800 hommes cernent la ville. La population comprend qu'elle va être confrontée à des moments pénibles à l'issu tragique et incertaine, les faits vont en apporter la preuve.
L'opération de police par les forces allemandes est dirigée personnellement par RUDOLF (2) commandant de la Gestapo de Saint-Brieuc avec l'aide du lieutenant FLAMBARD (3) de la brigade de gendarmerie de Guingamp et du chef de la brigade de gendarmerie de Callac-de-Bretagne PRIGENT, deux gendarmes connus dans la région pour leur haine des Résistants. Une réunion préalable a lieu à la gendarmerie de Callac, certainement pour régler les derniers détails de la rafle.
(1) arrêtés le 16 août 1941 et internés à Châteaubriant dans la Loire-Inférieure : Charles GEFFROY, Louis GEFFROY père de Charles, Léon COLCANAP, Louis HENAFF, Louis HENRY, Alexandre POULICHOT, Guillaume JEZEQUEL et Yves LE BON.
Autres Callacois internés aussi à Châteaubriant : Yves Marie LE NORMAND, Auguste DUGAY, Auguste DAVID et François Marie TURQUIS.
(2) Rudolf KIEKHAEFER, né le 24 novembre 1911 à Kammin province de Poménarie en Pologne, marié, un fils, secrétaire d'administration, membre de la S.S. depuis 1933. Chef de la sûreté allemande de Saint-Brieuc, responsable de la mort de plusieurs dizaines de Résistants.
(3) : FLAMBARD échappera à plusieurs reprises à des attentats.
DÉBUT DE L'OPÉATION DE POLICE
A 6 heures, ordre est donné à Job (Joseph) POULLEN, (mort par la suite en déportation) tambour-afficheur d'annoncer :
"Tous les hommes âgés de plus de 16 ans, sauf les malades et infirmes ont à se réunir devant la mairie avant 8 heures pour un contrôle d'identité.
Tout homme n'ayant pas obéi à cet ordre sera fusillé et toute maison qui opposera la moindre résistance sera détruite par explosifs."
L'opération de police par les forces allemandes et ses supplétifs débute dans la ville de Callac.
Après avoir cerné la ville, les forces de répression se font conduire par des gendarmes de la brigade chez une trentaine de personnes soupçonnées appartenir à la résistance dont ils détiennent une liste et même la photographie de certains d'entre eux. Une femme de Carhaix guide les officiers Allemands durant toute la rafle (condamnée à mort par la Résistance elle est exécutée quelques jours plus tard).
Au cours de la matinée, une centaine de personnes dont plusieurs femmes et jeunes filles sont arrêtées, un pistolet est saisi, plusieurs jeunes gens veulent franchir les barrages, l'un d'entre eux Joseph GUILLOU est grièvement blessé d'une rafale de mitraillette de trois balles dans le corps, transporté à Saint-Brieuc et enlevé quelques jours plus tard en compagnie d'un autre détenu grâce à l'intervention audacieuse de Noël COZIC et de son groupe de FTP.
Plusieurs personnes réussissent à passer le barrage mis en place, soulagés, se croyant à l'abri, mais les forces de répression avaient mis en place un double barrage, c'est de cette façon que Pierre Louis MENGUY est arrêté.
Comme dans toutes les rafles, même réponse à la question : "Combien d'Allemands ?", "Il y en avait partout".
Quatre personnes sont trouvées en possession d'armes à feu.
En passant devant l'église deux FTP François PENGLAOU et Joseph AUFFRET échappent à la vigilance des forces de répression, ils pénètrent dans l'édifice et montent se dissimuler dans les sous-pentes du toit, ils assistent de leur refuge, impuissants à la suite de rafle.
Plusieurs habitants réussissent à passer au travers les mailles du filet dont Auguste FERCOQ, un des responsables local de la Résistance, déjà recherché par la Gestapo après son évasion le 30 décembre 1943 de la gendarmerie de Callac, grâce à la complicité de Pierre-Louis MENGUY.
Des perquisitions minutieuses sont faites dans un grand nombre de maisons. Certaines des maisons sont pillées, le mobilier cassé.
Les hommes se présentent aux halles (actuelle salle des Fêtes et sert à l'époque de Mairie), les vérifications et contrôles d'identité vont durer jusqu'à 17 heures.
Les Résistants ou suspectés d'être Résistants sont rassemblés à l'étage des halles, pour certains les coups vont tomber, on entendra les cris des suppliciés sous la torture de l'extérieur du bâtiment. Les autres personnes arrêtées restant au rez-de-chaussée, parmi elles, un groupe venant de Paris pour participer à un mariage le lendemain lundi de Pâques, ils seront relâchés après contrôle.
En tout, cent-dix-sept personnes sont arrêtées.
Cinq gendarmes français de la brigade de Callac accompagnés de civils armés de mitraillettes (miliciens autonomistes qui s'expriment parfaitement en Français et dont la plupart parlent bretons entre eux) participent à la rafle.
Ne trouvant pas Auguste FERCOQ, un des responsables local de la Résistance, les allemands arrêtent sa sœur Yvette FERCOQ, née le 29 avril 1929 à Callac (15 ans), elle est envoyée à la maison d'arrêt de Saint-Brieuc.
Après un tri, cinquante-huit hommes et une jeune fille sont arrêtés, tous sont considérés comme réfractaires au Service du Travail Obligatoire (STO) ou comme Résistants, ils doivent monter dans trois autocars.
FIN DE L'OPÉATION DE POLICE
A 17 heures 30, la foule des parents et amis se masse afin d'assister au départ des personnes arrêtées, la tension monte. Pour faire reculer la foule qui est de plus en plus pressante, les allemands tirent au sol en direction de celle-ci, il y aurait eu quatre personnes légèrement blessées.
Finalement les trois autocars partent à destination de Saint-Brieuc, on peut difficilement imaginer la tristesse des familles et des amis qui assistent impuissants au départ de ces Callacois, vingt-et-un d'entre eux ne reviendront jamais à Callac.
Tous les cas sont examinés au centre d'hébergement de l'hôpital de Saint-Brieuc, quarante neuf arrestations sont maintenues.
Le maire de Callac Louis TAUPIN, le 1er adjoint BOSCHER et des conseillers municipaux PRIGENT, STEPHAN et AUFFRET, sont tous regroupés à la caserne des Ursulines rue des Bouchers à Saint-Brieuc, après interrogatoire ils sont tous les cinq remis en liberté.
En tout neuf personnes arrêtées le 9 avril sont libérées de Saint-Brieuc.
Quatre Résistants FTP sont "jugés" et fusillés au camp de manœuvre des Croix en Ploufragan le 6 mai 1944. Ils ont été affreusement torturés au 5 Boulevard Lamartine au siège de la Gestapo à Saint-Brieuc. Après la Libération, les corps de quatre Callacois sont retrouvés dans des fosses à Ploeuc-sur-Lié, les dépouilles sont ramenées à Callac, la chemise maculée de sang séché de Pierre Louis MENGUY sera exposée dans une vitrine de Callac pour montrer à la population de quoi a été capable l'armée Allemande.
Les familles se relaient pour aller rendre viste aux personnes arrêtées, emportant nourriture et vêtements de rechange, deux véhicules gazogène sont utilisés pour transporter tout ce monde à Saint-Brieuc.
Lors d'un de ces voyages, Madame FERCOQ apporte à sa fille Yvette nourriture et linge, elle a pris l'habitude de s'arrêter dans un café rue du Gouédic avant de pénétrer dans la Maison d'Arrêt, la patronne surpris de la voir à plusieurs reprises la questionne sur les raisons de son passage, Madame FERCOQ lui explique qu'elle vient apporter du linge pour sa file âgée de 15 ans devant partir en Allemagne, la tenancière émue, lui dit que des officiers Allemands viennent tous les jours boire l'appéritif dans son établissement et qu'elle essaiera de leur parler de sa fille Yvette, peu de temps après le 17 mai 1944 la jeune fille est libérée et rejoindra le secteur de Callac où par précaution elle ira se cacher dans un maquis.
Toutes les autres personnes sont transférées au camp Marguerite de Rennes avant d'être convoyées vers le camp d'internement de Compiègne (Oise), d'où elles partiront pour l'Allemagne en déportation.
Treize des personnes faisant partie du convoi réussissent à s'évader du train dans le secteur d'Ancenis en Loire-Inférieure le 1er juillet 1944, ce train qui devait les conduire en Allemagne en passant sans doute par le camp d'internement de Compiègne (Oise).
Parmi les treize évadés, deux sont arrêtés Georges LOSCUN et René PHILIPPEAU dans le secteur de Pontivy (Morbihan) et fusillés à Pluméliau (Morbihan) le 27 juillet 1944. Les onze autres regagnent le secteur de Callac-de-Bretagne et un grand nombre d'entre eux reprennent leurs activités dans la Résistance.
Seulement six des déportés connaîtront la Libération des camps de concentration, l'un d'eux Joseph POULLEN le garde-champêtre trop affaibli par sa détention et les mauvais traitement décédera à son retour à Paris.
Cette rafle fut la plus importante par le nombre des victimes dans le département, les Callacois n'oublieront jamais que gendarmes français et des bretons ont participé à un tel crime en se faisant les supplétifs de l'armée d'occupation allemande.
RAPPORT DU PRÉFET
Le 12 avril 1944
LE PREFET DES COTES-DU-NORD
A Monsieur le CHEF DU GOUVERNEMENT
Secrétaire particulier
VICHY
Objet : opération de police effectuée à Callac par les autorités allemandes.
J'ai l'honneur de vous faire connaître qu'à la suite de divers attentats dans la région sud-ouest du département des Côtes-du-Nord et en particulier :
1- du meurtre le 30 mars 1944, à Mellionnec, du jeune LE DANTEC Pierre, âgé de 14 ans (objet de mon rapport du 30 mars).
2- de l'attaque de la gendarmerie de Callac, le 26 mars 1944, lors d'une visite du lieutenant FLAMBARD, commandant la section de Gendarmerie de Guingamp, et au cours de laquelle fut blessé Monsieur LE BELLAING, délégué du Ministère de l'Information pour l'arrondissement de Guingamp (objet de mon rapport du 28 mars).
3- de l'attaque le 28 mars 1944, dirigée à nouveau contre cette même gendarmerie et tendant au meurtre de l'adjudant commandant la brigade.
4- du meurtre le 6 avril 1944 à Trégrom, du nommé AUFFRET (objet de mon rapport du 7 avril).
5- du meurtre, le 7 avril 1944, à Callac, du nommé QUEMENER (objet de mon rapport du 8 avril).
6- du meurtre, le 2 avril 1944, à Callac, du nommé ROUSSEL (objet de mon rapport du 5 avril).
Les autorités allemandes ont décidé, sans que j'ai été informé de leurs intentions, de procéder à une opération de police contre le bourg de Callac (Côtes-du-Nord).
Cette opération a été effectuée dans la nuit du 8 au 9 avril 1944, vers 8 h et assurée à l'aide de 800 hommes de troupe environ qui ont cerné l'agglomération.
Diverses perquisitions et arrestations ont été effectuées, dans la nuit, puis la population masculine a été invitée, à son de caisse, à se rendre avant 8 h sur une place de la ville.
A la suite d'un premier contrôle les hommes âgés de plus de 35 ans ont été relâchés, sauf ceux d'entre eux qui figuraient sur des listes établies par la police de sûreté allemande.
Au cours de l'opération le nommé GUILLOU qui avait voulu s'enfuir fut grièvement blessé.
Au total, 120 personnes environ ont été mises en état d'arrestation, et conduites à Saint-Brieuc où elles ont été réparties en deux catégories, à savoir :
1- soixante dix hommes environ sont gardés, à vue par la police française au centre d'hébergement de l'Hôpital de Saint-Brieuc et sont considérés par les autorités allemandes comme des réfractaires au S.T.O., leur situation doit faire l'objet d'un très prochain examen par le bureau d'embauche allemand.
2- Cinquante autres environ sont détenus à la caserne des Ursulines, rue des Bouchers à Saint-Brieuc, et considérés comme terroristes ou complices et à ce titre gardés par des militaires allemands à la disposition de la sûreté allemande.
Au nombre de ces derniers figurent le Maire de Callac Monsieur TOUPIN, un adjoint au maire et deux conseillers municipaux.
Le Maire serait inculpé d'avoir signé un certain nombre de fausses pièces d'identité dont étaient munis plusieurs de ses administrés astreints au S.T.O.
Il ne m'a pas été possible d'obtenir jusqu'à présent de précision de la part des autorités allemandes concernant cette affaire, mais je ne manquerai pas de vous tenir informé de tout fait nouveau ou de tout renseignement qui serait porté à ma connaissance à ce sujet.
DE VILLENEUVE
PLAN DE L'OPÉATION DE POLICE
Plan de l'opération de force contre Callac élaboré par Jean Flambard lieutenant de la brigade de gendarmerie de Guingamp
1er Temps
Cerner la ville avec des troupes à deux heures du matin.
Détail d'exécution
Arrivée à 2 h juste aux points initiaux (voir carte et croquis) par les routes de Guingamp, Carhaix, Plourac'h, Morlaix, Calanhel, La Chapelle Neuve.
Mise en place du dispositif
A raison de cinq hommes tous les 100 m.
Consigne aux troupes
Ne laisser sortir personne.
Mot de ralliement ou parole
Rassembler sur les grandes routes aux point initiaux ceux qui veulent entrer ou sortir, les fouiller, prendre leur identité, les garder à vue. Sera donné au moment de la mise en place.
2ème temps
A 3 h perquisition au domicile des suspects
Effectifs
Police de sûreté, Gendarmerie et Feldgendarmerie agissant par groupe de 10, 4 gendarmes allemands, 3 gendarmes français, 3 policiers en civil.
Liste des suspects
Figure d'autre part à
Destination à donner aux suspects
Halles de Callac.
P C
Mairie de Callac.
Téléphone
À 3 h dès le début de l'action 5 gendarmes français, 5 gendarmes allemands se rendent au bureau de poste et bloquent le téléphone.
3ème temps
Épuration de toute la ville, début de l'action à 8 h.
À l'aube
Proclamation suivante à toute la population :
"Habitants de Callac.
Inutile de chercher à fuir, la ville est bloquée.
Tous les hommes sauf les vieillards impotents et les malades graves doivent être rassemblés à l'intérieur des Halles à 9 heures.
Tout homme qui sera découvert après cette heure sera immédiatement passible de la Cour Martiale.
Toute maison ou se manifestera de la résistance sera immédiatement détruite."
Fouille des hommes
À partir que (sic) les hommes se présentent aux Halles, ils sont fouillés minutieusement par 5 agents du SO.
À partir de 8 h
- 1 - Un détachement mixte contrôle les identités, en donnant un numéro à chaque individu contrôlé. Faire usage du téléphone pour le contrôle à distance.
- 2 - Pendant que se déroule ce contrôle, une importante équipe commence la perquisition des maisons. Fouille complète de toutes les pièces et autres dépendances, ne pas oublier les tonneaux, les citernes de pompe à essence, etc... Rechercher les armes, les correspondances secrètes et les stocks de denrées.
- 3 - Deux équipes volantes composées de 3 gendarmes français et de 5 feldgendarmes patrouillent en permanence dans la ville et cours intérieures et jardins et arrêtent les individus rencontrés.
Des armes automatiques sont placées dans les rues principales et à la gare.
Les trains de passage sont fouillés complètement.
Effectifs nécessaires
- a - pour bloquer la ville : 500 hommes
- b - pour perquisition et contrôle : 100 feldgendarmes, 2 pelotons de gendarmes armés de mousquetons, 30 Commissaires de Police et inspecteurs.
Commandement
À désigner par l'autorité administrative.
Nota
Pour que la présente opération soit efficace, il faut qu'elle soit menée en temps et dans les mêmes conditions, dans les villes de Gourin (Morbihan) et Carhaix (Finistère).
Il y aurait lieu de s'entendre avec les autorités allemandes d'occupation pour que tous les individus arrêtés soient remis à la justice française.
Sources : Archives Départementales
LES FUSILLÉS
Marcel BITAILLE
Eugène CAZOULAT
Ausute DUGAY
Pierre Louis MENGUY
Quatre résistants sont interrogés par la Gestapo à Saint-Brieuc, ils subiront pendant près d'un mois les pires tortures.
Ils seront jugés le 5 mai 1944 et condamnés à mort, regroupés dans une cellule de la maison d'arrêt de Saint-Brieuc, ils chanteront toute la nuit "La Marseillaise", "L'Internationale" et d'autres chants, repris par d'autres Patriotes détenus...
Ils seront fusillés le 6 mai 1944 au camp de manœuvre Les Croix en Ploufragan, ensevelis dans une fosse commune à L'Hermitage-Lorge, leurs corps seront retrouvés le 19 août 1944 :
BITAILLE Marcel, François, Marie
Né le 13 décembre 1923 à Callac, demeurant rue Neuve à Callac, dévaronneur et sabotier.
CAZOULAT Eugène, François, Marie
Né le 7 janvier 1918 à Callac, demeurant 1 rue Cleumer à Callac, sabotier, marié, deux enfants.
DUGAY Auguste
Né le 7 mai 1922 à Carnoët, tailleur à Tinevez en Plourac'h où il demeure, déjà interné en août 1941 à Châteaubriant, libéré, réfractaire au STO, s'engage dans un groupe de FTP du Finistère, arrêté au cours d'une mission à Callac.
MENGUY Louis, Pierre
Né le 29 avril 1920 à Plévin, alias PLM, électricien.
LES MASSACRÉS
Georges LOSCUN
René PHILIPPEAU
Les autres Callacois maintenus en détention à Saint-Brieuc sont transférés le 18 mai 1944 au camp Marguerite de Rennes, les 19 et 28 juin 1944, ils quittent Rennes en train en direction du camp d'internement de Royalieu près de Compiègne (Oise), avant d'être envoyés en camp de concentration en Allemagne.
Le 1er juillet 1944, dans la région d'Ancenis dans la Loire-Inférieure, une quinzaine d'entre eux s'évadent du train et tentent de rejoindre leur région d'origine, mais parmi ceux-ci deux sont arrêtés à Pluméliau ( Morbihan).
Incarcérés dans les geôles de Pontivy, ils sont fusillés près d'un noyer avec sept autres maquisards le 29 juillet 1944 au Rodu sur l'ancienne route de Pontivy à Baud dans le Morbihan.
LOSCUN Georges, François
Né le 4 juillet 1905 à Carhaix dans le Finistère, demeurant 1 place de l'Eglise à Callac, mécanicien - électricien.
PHILIPPEAU René
Né le 10 septembre 1926 à Sainville (Eure-et-Loir), demeurant 3 rue du Dispensaire à Callac, célibataire.
LES DÉPORTÉS
Albert ALLAIN
Joseph DAVID
Lucien LAFOSSE
François LE BRIGNONEN
Pierre ME BUFFE
Michel LE MEN
André LE PROVOST
Pierre MORIN
Jean POULERIQUEN
Joseph POULLEN
Parmi ceux qui restent seize vont mourir dans les camps de concentration en Allemagne, un va mourir à son retour :
ALLAIN Albert
Né le 8 août 1920 à Guingamp, sapeur-mécanicien à Guingamp, demeurant place du Valy à Guingamp.
Le 19 juin 1944, il quitte Rennes en train en direction du camp d'internement de Royalieu près de Compiègne (Oise).
Déporté au camp de concentration de Neuengamme près de Hambourg en Allemagne à partir du 31 juillet 1944, kommando Brême Farge, matricule 39333, porté disparu.
Tous les autres, le 28 juin 1944, ils quittent Rennes en train en direction du camp d'internement de Royalieu près de Compiègne dans l'Oise.
BOUGEANT Armand
Né le 16 mars 1925 à Callac, demeurant 13 rue Traversière à Callac, célibataire.
Déporté au camp de concentration de Neuengamme près de Hambourg en Allemagne à partir du 31 juillet 1944, kommando Kaltenkirchen, matricule 39926, décédé le 24 février 1945, inhumé au Struthof, carré A, rangée 4, tombe numéro 73.
DAVID Joseph Marie
Né le 27 septembre 1921 à Callac, demeurant 8 rue traversière à Callac, ouvrier agricole.
Déporté au camp de concentration de Buchenwald en Allemagne, décédé le 16 mars 1945.
Son frère Auguste a été fusillé à la caserne du Colombier à Rennes le 8 juin 1944.
HENRY Louis, Marie
Né le 26 juin 1896 à Duault, demeurant 56 rue de l'Allée à Callac, veuf, remarié, retraité du Gaz de Paris.
Déporté au camp de concentration de Neuengamme près de Hambourg en Allemagne à partir du 31 juillet 1944, matricule 40357, décédé le 15 décembre 1944.
LAFOSSE Lucien
Né le 5 novembre 1924 à Bièvres dans la Seine-et-Oise, demeurant impasse Valdeau à Bièvres.
Déporté au camp de concentration de Neuengamme près de Hambourg en Allemagne à partir du 31 juillet 1944, matricule 39702, porté disparu.
LE BRIGNONEN François, Désiré
Né le 10 août 1920 à Callac, demeurant 8 rue Jobic à Callac, employé de mairie.
Déporté au camp de concentration de Neuengamme près de Hambourg en Allemagne à partir du 31 juillet 1944, kommando Brême Osterort, matricule 29922, décédé le 28 juillet 1945.
LE BUFFE Pierre, Marie, Joseph, Célestin
Né le 5 mars 1922 à Saint-Jouan-des-Guérets en Ille-et-Vilaine, demeurant 8 rue du Four à Callac, commis boucher, célibataire.
Déporté au camp de concentration de Neuengamme près de Hambourg en Allemagne à partir du 31 juillet 1944, kommando Meppen Versen, matricule 39696, décédé le 24 mars 1945, inhumé au Struthof dans le Bas-Rhin, carré F, rangée 2, tombe numéro 40.
LE COZ Joseph
Né le 14 juillet 1922 à Saint-Nicodème, demeurant Hôtel de la gare 77 rue de la gare à Callac, hôtelier, frère de Yves LE COZ.
Déporté au camp de concentration de Neuengamme près de Hambourg en Allemagne à partir du 31 juillet 1944, kommando Hambourg, matricule 39709, décédé le 15 mars 1945, inhumé au Struthof dans le Bas-Rhin, carré B, rangée 2, tombe numéro 27.
LE COZ Yves, Marie
Né le 3 novembre 1914 à Locarn, demeurant Hôtel de la Gare 77 rue de la gare à Callac, pensionné de la marine, frère de Joseph LE COZ.
Déporté au camp de concentration de Neuengamme près de Hambourg en Allemagne à partir du 31 juillet 1944, kommando Brême, matricule 39703, décédé le 30 mars 1945.
LE DENMAT Louis
Né le 28 mai 1916 à Callac, demeurant 45 rue Traversière à Callac, commerçant en bestiaux, éleveur de chiens, marié.
Déporté au camp de concentration de Neuengamme près de Hambourg en Allemagne à partir du 31 juillet 1944, matricule 39712, puis au camp de concentration de Bergen-Belsen, décédé 15 mai 1945.
LE GRAET Pierre
Né le 28 janvier 1915 à Maël-Pestivien, demeurant à Kerbréchet en Maël-Pestivien, hôtelier à "l'Hôtel de la Gare".
Déporté au camp de concentration de Neuengamme près de Hambourg en Allemagne à partir du 31 juillet 1944, porté disparu le 1er mai 1945.
LE MEN Michel
Né le 1er octobre 1923 à Callac, demeurant 108 rue de la gare à Callac, célibataire, travaille au commerce de ses parents.
Déporté au camp de concentration de Fallingsbostel à partir du le 28 juillet 1944, puis celui de Neuengamme près de Hambourg en Allemagne à partir du 31 juillet 1944, puis celui de Ravensbrück en Allemagne où il entre au révier (infirmerie) le 3 mai 1945 et est porté disparu depuis cette date.
LE PROVOST André, Louis, Marie
Né le 8 décembre 1922 à Callac, demeurant 4 rue de l'Allée à Callac, instituteur à l'école Saint-Joseph de Loudéac, célibataire.
Déporté au camp de concentration de Neuengamme près de Hambourg en Allemagne à partir du 31 juillet 1944, puis au camp de concentration de Bergen-Belsen, décédé le 13 mars 1945.
MORIN Pierre, Marie
Né le 2 août 1918 à Lambézellec dans le Finistère, mécanicien, demeurant 12 rue de la gare à Callac.
Déporté au camp de concentration de Neuengamme près de Hambourg en Allemagne à partir du 31 juillet 1944, kommando Watenstedt, décédé le 1er mars 1945 à son retour de déportation.
Pierre MORIN était particulièrement engagé dans la Résistance, il participa à de nombreux transports d'armes provenant de parachutages effectués dans la région, ainsi que du transport de personnes engagées dans la Résistance, il avait été soupçonné par la police et la Gestapo de ses activités et traduit en même temps que d'autres responsables de Callac dont Pierre Louis MENGUY et Eugène CAZOULAT, tous les deux fusillés à Ploufragan le 6 mai 1944, condamné à mort avec eux, il avait bénéficié de la grandeur de leurs témoignages faisant croire au tribunal allemand qu'il avait été obligé sous la menace d'exécuter les ordres de la Résistance, sa peine fut commuée en déportation pour l'Allemagne.
POULERIQUEN Jean, Jules
Né le 11 septembre 1926 à Callac, demeurant rue de l'Allée à Callac, sabotier.
Déporté au camp de concentration de Neuengamme près de Hambourg en Allemagne à partir du 31 juillet 1944, décédé 6 mai 1945.
POULLEN Joseph
Né le 3 novembre 1913 à Callac, demeurant 64 rue des Portes à Callac, garde champêtre, marié, c'est lui qui battra le tambour sur ordre des Allemands pour rassembler la population.
Déporté au camp de concentration de Neuengamme près de Hambourg en Allemagne à partir du 31 juillet 1944, kommando Braunschweig, matricule 39920, de retour de déportation mais trop affaiblit par les mauvais traitements subis lors de sa détention il décède le 22 juin 1945 au 47 Boulevard de l'Hôpital à Paris 13ème.
PRIGENT François, Marie
Né le 23 novembre 1900 à Carnoët, demeurant 101 rue de la gare à Callac, marié, mécanicien garagiste.
Déporté au camp de concentration de Neuengamme près de Hambourg en Allemagne à partir du 31 juillet 1944, kommando Watenstedt, matricule 39768, décédé 3 avril 1945, inhumé au Struthof dans le Bas-Rhin, carré F, rangée 1, tombe numéro 18.